article du Dauphiné Libéré

 
 
 
Etrables - 04/01/2016
Article paru le: 08/01/2016

Un brouillard de vapeur, des senteurs fortes d'alcool chaud, l'alambic est de retour à Etrables


Après le décès de M. Duparc, distillateur à Jonzier, l'incertitude demeurait quant au retour d'un alambic au hameau d'Etrables.
Allait vers une cure d'austérité ? Heureusement, sur l'insistance de plusieurs producteurs d'eau de vie, M. Lyard, de Vers, a accepté de venir installer sur la place du village son bel alambic dont les lettres de noblesse remontent à 1927, une chaudière à fuel, quatre vases à bouillir, un réseau de tuyaux et serpentins en cuivre. Une cérémonie traditionnelle dans nos campagnes, à laquelle une bonne vingtaine de bouilleurs de crus ont pris part, apportant leurs mélanges de fruits fermentés, raisins, pommes, poires, cidres, figues, prunes mirabelles...
En tait, sur l'essentiel, les opérations de distillation sont restées à peu près les mêmes, depuis le XIXème siècle.
Pour déplacer la machine, on est passé du char à bœufs au tracteur, le fuel a remplacé le charbon pour alimenter la chaudière, mais sinon le principe reste identique, une production de vapeur qui traverse sous une pression de 500 grammes des paniers de marc puis est condensée dans un serpentin, après filtration.
Levons au passage une petite source de confusion : les marcs désignent les résidus du raisin après pressage, grappes, peaux, grains, les résidus après pressage des fruits. Mais le même mot est également employé pour les eaux de vie elles- mêmes : marc de Savoie, marc de pomme,..
Allez, que les amateurs se rassurent, on aura encore de quoi s'offrir un petit rince café, de payer la goutte, de parfumer la fondue. Mais toujours, bien sûr, avec modération.
Georges GIROU